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wlkleo00cpz · Posted: Thu 1:49, 12 Sep 2013 Post subject:

Aujourd'hui, é habite un deux-pièces rue du Temple, au coeur du Marais, à Paris. Elle écoute au volant de son noire et a décidé de , de tout . Le 16 ao?t, elle aura 40 ans, [link widoczny dla zalogowanych] dont plus de vingt passés à le monde de l'électro. "A la quarantaine, tu as envie d' tout . Une vie d'artiste c'est un engagement tout sauf confortable. Mais je ne sais pas si les gens se rendent bien compte de ce que ?a représente. Une heure de set, c'est énormément de tension... Alors j'ai décidé d' une sorte de deuxième carrière d'auteur-compositeur-interprète... Et si je peux le terme "interprète", au fil des ans, ce sera parfait."
La plasticienne et vidéaste a dix ans de plus que Miss Kittin, et elle aussi a grandi à Grenoble et sur les bancs des Beaux-Arts, aux c?tés de et . [link widoczny dla zalogowanych] Les deux femmes s'y sont connues, l'une élève, l'autre intervenante. Entre Dublin, où elle a une exposition en juin, et Madrid où elle doit le Palacio de Cristal en 2014, Dominique [link widoczny dla zalogowanych] Gonzalez-Foerster est au Razzmatazz, face à la scène, à c?té de la table des lumières. Elle sourit : "Disons que je fais un peu d'input artistique." Concentrée, l'air doux et sérieux à la fois, elle murmure : "J'adore l'idée que Caroline passe un cap, qu'elle ait envie de cette transformation complète : sa voix, son ou ses [link widoczny dla zalogowanych] personnages plut?t que de s' dans la citation. C'est une question pour tous les artistes : comment le désir de la création ? Caroline a une force incroyable. Et c'est rare, cette [link widoczny dla zalogowanych] conscience de la mutation. C'est de l'art au sens profond, presque méta-artistique, de de le cadre."
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Devenue , reine de l'électroclash, égale en son genre d'un ou d'un sur la scène internationale, elle a longtemps parcouru le globe, avec ou sans son acolyte grenoblois . Elle se produisait alors en tenue d'infirmière fétichiste, les bras tatoués de motifs japonais, fleurs et vagues entremêlées, au de Barcelone, devant 1 million de personnes à la de Berlin, à Hongkong ou en tournée triomphale à travers l'Amérique.
Une manière de derrière les platines face à un public qui reste désespérément jeune. Miss Kittin repart donc à la charge avec un double album de composition, Calling from the Stars (wSphere), six nouveaux compagnons de route (scénographie, lumières et son) et une tournée qui passe par Paris, au Trianon, le 17 mai.
"C'est clair que pour le commun des mortels je dois para?tre un peu allumée. Pourtant j'ai un c?té hyper tradi. On peut être punk et tradi", s'amuse Miss Kittin. Elle qui offrait Je m'appelle ("10/18", 2007), de Cha?m Potok, à tous ses amis ("Un livre sur l'engagement artistique" - l'histoire d'un juif hassidique divisé entre sa religion et son amour pour l'art), dévore aujourd'hui Les Caractères de La Bruyère. Elle qui n'a toujours pas d'enfant se dit que ?a urge. Et se rattrape avec une ?me soeur, une chienne nommée Disco, dalmatien efflanqué, mal foutue, un peu punk et sourde et, pour toutes ces raisons, éminemment sympathique.
Pour la jeune Grenobloise, tout a commencé par une rave, en 1990. Elle a 17 ans, embarque dans la R5 de ses potes et se retrouve dans une salle du casino d'Aix-les-Bains. Stroboscopes, fumées, et des gens qui se désarticulent comme en transe sur le rythme des infrabasses. "Ce fut une révélation presque transcendantale. Cela aurait pu [link widoczny dla zalogowanych] être à un concert de Bartok ou devant une toile de ... Pour moi, ce fut l'électro."
Barcelone. Razzmatazz. Un club immense. Premier concert de la nouvelle Kittin. Cent au bout des bras levés filment la lumière bleu électrique dans laquelle, masque blanc de chat, elle s'avance dans son costume emprunté à la fois à Rachel, la "répliquante" de Blade Runner - film culte de Ridley Scott (1982) -, et aux [link widoczny dla zalogowanych] tenues cubiques d'un Klaus Nomi. "I'm a beginner, I'll learn till I die", chante-t-elle, tendant son micro à la foule. Le spectacle est en rodage. Sous autosurveillance. Elle s'inquiétait tout à l'heure, backstage : "Avec des machines, comme avec un piano, on peut de l'émotion. Si la personne qui est derrière l'ordinateur n'en ressent aucune, elle n'en fera aucune."
La bande qu'ils forment avec son "presque frère", The Hacker, découvre un monde nouveau. Et eux qui pensent "dans le triangle des Bermudes, Lyon-Annecy-Grenoble", pendant qu'à Paris la [link widoczny dla zalogowanych] révolution serait en marche, vont découvrir qu'en réalité ils sont l'avant-garde. Après les Beaux-Arts, elle s'expatrie. A Genève d'abord, pendant cinq ans : "Je squattais avec des gens très organisés, propres, disciplinés, mais avec cette folie qu'ont les Suisses à sortir du carcan" - la description ressemble à un autoportrait... Puis à Berlin, haut lieu de la contre-.
Trois heures du matin. Dans les backstages retrouvés, habit de scène soigneusement accroché à un cintre, bières et clopes, Miss Kittin, vidée, trouve encore la force de un [link widoczny dla zalogowanych] speech digne d'un coach de pour célébrer cette petite équipe qui l'appelle "patronne ". Un [link widoczny dla zalogowanych] sérieux incroyable aussit?t désamorcé par son naturel spontané : "Mon rêve, là ? Me en pyjama et mon chien. Ne croyez pas, je dors bien. Je sais mon cerveau en veille. Faut juste lui : c'est l'heure."
, tripant dans des raves illégales au fond des forêts du Dauphiné, admirant les profanateurs d'EDF qui cassaient des postes électriques pour y leurs sound systems. "La magie de l'interdit"...
Yeux , lèvres rutilantes, les pommettes larges, les épaules aussi, et une frange coupée droit qui lui donne un air punk-rock, elle confie comment tout l'album a été influencé par la mort, il y a trois ans, de son grand-père, avec qui elle avait noué une relation très forte. Dessinateur, il eut son heure de gloire dans les pages de France-Soir et du Hérisson sous le nom d'André Harvec. C'est lui qui lui a appris à considérer l'art comme une [link widoczny dla zalogowanych] liberté, et c'est à lui qu'est consacré Night of Light. "Ce morceau raconte le moment où je lui dis au . J'étais là jusqu'au bout..." Et puis, hésitant à ses dons médiumniques, sa croyance dans son rapport différent à l'au-delà ou à ses vies [link widoczny dla zalogowanych] antérieures, elle ajoute : "Je voyais ses copains de l'autre c?té, je lui disais : "Ils sont là". Mon père ne comprenait pas, je lui expliquais : "C'est joyeux !""
Longtemps, enfin, son set (jeu) fini, elle a affronté seule la menace de l'aube, dans la grande solitude des jets intercontinentaux et des clubs paumés où, entre le cimetière et l'usine désaffectée, dans le brouillard qui se lève, vous vous retrouvez à réclamer à un patron défoncé l'argent qu'il ne [link widoczny dla zalogowanych] vous a pas payé... "Je suis d'un naturel solide. Quand j'ai mal, c'est que c'est déjà trop tard. Et là, je peux vous que je n'arrivais plus à . Un problème de cartilages. Les chirurgiens - c'est leur truc - voulaient me des hanches en plastique..." Elle a dit non, s'est tournée vers le [link widoczny dla zalogowanych] shiatsu et la chinoise et va beaucoup mieux - "Les hanches, c'est le moteur de l'émotion", dit-elle d'un air qui ne souffre pas la contradiction.
FAIRE LES ?MOTIONS
CONTRE-CULTURE
Sur scène, pour Night of Light, elle qui n'a jamais appris la musique s'empare d'une basse qu'elle laboure énergiquement. Dans la fosse, la foule martèle le sol de son assentiment intuitif. "On vit dans un monde sous contr?le. C'est la maladie du siècle, confiera-t-elle plus tard. Il faut s'. On ne peut pas si on ne s'abandonne pas."
"C'est tellement beau de partie d'un mouvement naissant. ?a [link widoczny dla zalogowanych] arrive peu dans une vie. Et ceux-ci durent rarement longtemps", constate-t-elle avec mélancolie. Ses modèles ont tous en commun d'être à la naissance d'un genre. Le groupe Kraftwerk, qui inventa cette électronique industrielle baptisée plus tard krautrock ; Grandmaster Flash, pionnier du rap, du hip-hop et du scratch, les légendaires et protopunk MC5, ou Legs McNeil, fondateur du magazine new-yorkais Punk, à qui Malcolm McLaren et les Sex Pistols empruntèrent le vocable pour leur mouvement naissant... "L'époque que j'aurais aimé conna?tre, dit-elle, c'est le New York des années 1980. Basquiat, Keith Haring..." Deux artistes disparus avant d' eu le temps de .