moncler outlet Des corps en silence , de Valentin

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Des corps en silence est son sixième roman. Elle a 28 ans, en 2002, lorsqu'elle publie La Note sensible (Gallimard). Ce premier roman est un texte sur le renoncement au désir. Ou plut?t son refoulement dans le fantasme, la rêverie. C'est une ébauche. Une amorce de contact, d'adhérence, avec l'expression d'un univers féminin, intime, qui va sa préoccupation essentielle. Suivront Sept jours (Gallimard, 2003), puis L'Antilope blanche (Gallimard, 2005 ). "Les mots changent d'ordre et ne me quittent pas", fait-elle à Charlotte, la narratrice de ce livre, une femme en deuil d'un amour, partie au auprès de jeunes filles, dans les années 1950. Phrase charnière.
Correspondances intérieures
Corps et ?me. Corps et biens. Pour que le temps, peut-être, puisse ... "L'écriture est pour moi une affaire d'identité, insiste Valentine Goby. Je suis une femme, j'ai 35 ans. Je tiens à dans ce qui me ressemble."
"Regarde, cette vie, tu peux encore ?", essaie de Henriette à son mari dans Des corps en silence. "Apprendre à s' seule", se répète Claire à elle-même, quelques pages plus loin. C'est un vrai paradoxe de à le vide et la peur de l'absence. Car tout est chair dans ce roman de la perte et de la désaffection. Une chair qui refuse, une chair qui ren?cle. Et qui se fait rétive au bord de l'abandon, avant de s'y , à la montée des phrases.
Cent ans, ou presque, séparent ces histoires que la romancière alterne, en étapes, dans une progression lente. La première se passe de nos jours, la seconde commence un soir de décembre [link widoczny dla zalogowanych] 1913, sous la , justement. Récits croisés, tissés de minuscules recoupements, de fausses co?ncidences traversant les époques. Ils pourraient ne rien à ensemble. Quoi de commun entre Claire, qui choisit de son mari et Henriette Caillaux qui, pour l'honneur du sien, assassine Gaston Calmette, le patron du Figaro ? Rien de comparable a priori. Trop d'années, trop de distance. Valentine Goby les relie pourtant gr?ce à un fil conducteur, qu'elle attache mot à mot, à la tourne des chapitres, en épissures fines : la volonté de se vivant. Claire a senti son amour et son attirance pour Alex l'. Elle refuse la routine à laquelle, [link widoczny dla zalogowanych] lui, saurait s'. Henriette per?oit que derrière "l'affaire" qui mine Joseph Caillaux, les attaques permanentes de ses ennemis politiques, s'installe insidieusement [link widoczny dla zalogowanych] la fin de leur passion charnelle. L'une s'enfuit, [link widoczny dla zalogowanych] l'autre tue. "Chacune est confrontée à la perte du désir, c'est-à-dire, en avance, à la mort, simplement", explique Valentine Goby.
donnent sur un jardinet aux arbustes enfouis sous les flocons. "Depuis ce matin, dit-elle en souriant, on a l'impression que le temps s'est arrêté." Une vraie entrée en [link widoczny dla zalogowanych] matière, car ce sentiment d'immobilité est d'emblée ce qui saisit aux premières pages [link widoczny dla zalogowanych] de son nouveau livre. Des [link widoczny dla zalogowanych] corps en silence, qui raconte deux moments de bouleversement dans la vie de deux femmes, s'ouvre en effet comme une succession de parenthèses blanches.
DES CORPS EN SILENCE de Valentine Goby. [link widoczny dla zalogowanych] Gallimard, 144 p., 13,50 ?.
Avec L'Echappée (Gallimard, 2007 ), Valentine Goby affirme son intention. Le corps prend, dans ce texte, une importance majeure. Le corps s'éveillant aux sens, le corps jouissant, mais aussi le corps maltraité, meurtri. Les blessures laissant trace, cicatrices. Madeleine, tondue à la Libération, emporte, avec sa fille, dans son errance toutes les mémoires sensibles qui la font femme. Aimée parce que femme. [link widoczny dla zalogowanych] Humiliée parce que [link widoczny dla zalogowanych] femme. "Je venais d'être mère au moment de l'écriture de ce roman, confie Valentine Goby. J'ai ressenti toutes ces correspondances intérieures. Physiques. Il est une part qui ne se raisonne pas. Le corps effraie l'?me, l'enveloppe et la déchire du dedans." L'histoire, la narration même, s'estompe pour place à une présence réelle, envahissante, absolue. Vertigineuse échographie. Qui touche à mon corps je le tue (Gallimard, 2008 ) aborde, [link widoczny dla zalogowanych] fibre à fibre, la profondeur de cet arrachement. Marie G., l'avorteuse, attend son exécution. Lucie L. se demande quand va se détacher d'elle l'embryon qu'elle vient de passer. Henri D., le bourreau, est assailli de [link widoczny dla zalogowanych] fant?mes.
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