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Posted: Sun 9:33, 22 Sep 2013 Post subject: giuseppe zanotti soldes Roland Leroy Nous étions |
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Lucien San Biagio
En 1968, vous êtes membre du Bureau politique du Parti communiste fran?ais et député de Seine-Maritime. Quel regard portez-vous sur cette période?.
[*Roland Leroy*] J'ai gardé de mai 68 d'abord le souvenir d'un considérable mouvement social - Renault Cléon a été parmi les premières entreprises occupées à ce moment-là - de conquêtes importantes à l'entreprise et à l'université et de changements majeurs [url=http://www.giuseppezanottisoldes.com]giuseppe zanotti soldes[/url] dans les mentalités. Et, pour le Parti communiste, la le?on que nous avons toujours à apprendre du mouvement populaire. Dans les quelques années qui ont précédé 1968, nous avions effectué des actes politiques importants. En 1965, il y avait eu la candidature unique de Fran?ois Mitterrand - dont j'ai déjà dit ailleurs que l'idée en était de Maurice Thorez avant sa mort, précisément depuis novembre 1963 -, précédée de toute une série de contacts et d'entretiens: je me souviens avoir ainsi rencontré Jules Moch, Pierre [url=http://www.mansmanifesto.fr]moncler[/url] Mendès-France... Puis, au début de 1966, trois actes importants: le vote sur le retrait de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN (1); la publication du texte d'Aragon à propos du procès de Siniavski et Daniel (2); la session du Comité central d'Argenteuil... Tout cela marquait des prises de position allant dans le bon sens, avec la contradiction de la démarche de candidature unique, déjà inscrite dans notre politique de programme commun. Ensuite est intervenu le très bon résultat des élections de 1967, à la fois pour le PCF et pour la gauche. A partir de ce moment-là, des mouvements se sont développés dans la société, auxquels nous étions attentifs, mais sans en saisir totalement le sens général...
Quelles explications proposez-vous?
[*Roland Leroy*] Le retard que nous qualifions souvent d'?historique? et que nous disons dater de 1956 - alors que 1956 est, selon moi, une date qui marque l'existence du retard plut?t que son point de départ, avec la réaction réservée, de freinage vis-à-vis du rapport Khrouchtchev - a vu ses conséquences se nouer au début des années soixante. Par exemple, par notre refus de participer à la manifestation de l'UNEF du 21 octobre 1960: par ce qu'on appelle l'affaire Casanova-Servin ou les problèmes concernant la direction de l'Union des étudiants communistes... A cette époque, Laurent Casanova et Marcel Servin ont été écartés du Bureau politique, [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]piumini moncler outlet[/url] puis du Comité central. Georges Marchais et moi-même avons été élus au secrétariat, respectivement en janvier 1961 et octobre 1960 - tous les deux, il faut bien le dire, sur la base d'un renforcement de la direction ?thorézienne? contre les visées, comme l'on disait, du ?groupe Servin-Casanova?. J'insiste: les conséquences du retard se sont nouées entre 1960 et 1965, et nous en avons payé le prix en 1968...
De quelles fa?ons et à partir de quels mouvements dans la société elle-même?
[*Roland Leroy*] Nous étions prisonniers de notre stratégie. Nous avions bien l'idée que des questions graves se posaient: ce que je viens de dire à propos de l'affaire Daniel-Siniavski et - j'y tiens - le Comité central d'Argenteuil montraient que nous en avions conscience. Mais le mouvement que nous avions amorcé était en quelque sorte obéré, grippé par notre conception stratégique. Nous avions sous-estimé les changements en cours dans la société - par exemple, les modifications de la composition de la classe ouvrière et le poids, pas seulement numérique, mais politique et idéologique, de l'Université et des étudiants. Nous avions sous-estimé l'aspiration à la participation: il suffit, pour illustrer mon propos, d'évoquer notre attitude longtemps crispée contre la revendication d'autogestion. Et nous voulions faire entrer cette réalité dont nous sentions confusément l'émergence dans des cadres préparés et fixés à l'avance. A une aspiration révolutionnaire et transformatrice, nous répondions par des préoccupations électoralistes, qui apparaissaient comme politiciennes. Nous disions: ?Ce n'est pas possible, puisqu'il n'y a pas de programme commun, puisqu'il n'y a pas d'entente de la gauche, etc.?
Quels souvenirs personnels gardez-vous de cette [url=http://www.mquin.com/parajumpers.php]parajumpers pas cher[/url] époque?
[*Roland Leroy*] De nombreux. J'en prends quelques-uns. En février 1968, j'avais conduit une délégation du Parti en Italie, avec Jacques Chambaz, Pierre Juquin, Jacques Roux... Nous nous étions trouvés à Rome au moment où les étudiants en architecture étaient en mouvement. Nous avions observé cela sans bien en saisir [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]doudoune moncler[/url] la profondeur. Quelques semaines plus tard, il y avait les événements de Nanterre... Pour [url=http://www.giuseppezanottisoldes.com]giuseppe zanotti[/url] ce qui était ma responsabilité du travail parmi les intellectuels, nous avons [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler outlet[/url] répondu, dans un premier temps, à l'aspiration à la transformation de l'Université par la diffusion massive d'un programme de changement établi depuis au moins un an: il n'était pas faux, mais il n'accrochait pas l'ampleur et la vivacité du mouvement des étudiants. A ce moment-là, il y a eu de grandes discussions dans la direction du Parti. Je dois dire que celles-ci n'ont pas vraiment porté sur la stratégie - personne n'exprimait de désaccord avec cette idée qu'il fallait un programme commun de la gauche. Le débat portait plus sur la question du soutien au mouvement des étudiants: en caricaturant, Roger Garaudy exprimait l'idée d'un alignement sur ce mouvement, Jeannette Vermeersch ayant une position quasiment d'ignorance. Au moment où la discussion sur cette question s'est le plus aiguisée dans la direction, nous avons décidé la publication d'un texte soutenant les aspirations étudiantes, en en subordonnant la totale réalisation à la conclusion d'un accord entre les partis de gauche.
Autre élément, la lettre envoyée par une vingtaine d'universitaires à la direction du PCF...
[*Roland Leroy*] Il s'est produit alors quelque chose de nouveau, à savoir la publication d'un texte du Bureau politique prenant acte de l'existence de ce texte et décidant une réunion entre une délégation du Comité central et ses signataires. Nous avons discuté pendant tout le week-end de la Pentec?te, rue G?t-le-Coeur. Cette réunion n'a abouti à rien de concret, sauf - ce qui n'est pas sans importance - qu'elle a eu lieu et qu'elle ne s'est pas terminée par l'exclusion des signataires... J'ai été amené aussi à participer à un débat avec les grévistes de l'ORTF - dont le contenu a été publié à l'époque dans ?la Nouvelle Critique? (3) - et à intervenir à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale, notamment lors du débat de censure du 21 mai. Dans ces textes, j'émettais des opinions dont je ne rougis pas, qui tenaient compte de l'importance du mouvement, de son importance. Se situent en même temps le mouvement ouvrier, la discussion de Grenelle. Ce n'est pas le Parti qui conduisait la discussion, mais il faut dire que nous penchions pour que le mouvement ne se prolonge pas trop et pour que le constat de Grenelle soit accepté. D'une part, nous n'avons pas compris que la profondeur du mouvement, l'ampleur des questions qui étaient posées mettaient complètement par terre tous les schémas préétablis dans lesquels nous évoluions enfermés; d'autre part, nous n'avons pas su - sauf par des déclarations parfois un peu outrancières, excommunicatoires - nous différencier des excès gauchistes, qui ne traduisaient pas, non plus, l'ampleur du mouvement.
Dans ?la Quête du bonheur? (4), vous écrivez: ?Il a fallu longtemps pour que nous déclarions rompre avec le stalinisme, et pour passer totalement de la déclaration de rupture au fait accompli, le chemin n'est pas achevé.? En 1968, on est encore loin de la ?déclaration? de rupture...
[*Roland Leroy*] Après mai, il y a eu la préparation - comme confirmation de l'enfermement stratégique dont je parlais - de la session du Comité central du Manifeste de Champigny, que l'on ne peut pas séparer [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] de notre réaction concernant le Printemps de Prague: nous ne l'avons pas condamné, mais, là encore, nous avons enfermé notre appréciation dans le cadre de ce que l'on appelait encore ?les lois universelles du socialisme?. Nous avons ensuite réagi à l'intervention des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie avec vigueur, avec énergie, mais avec prudence - pour ne pas rompre le front des ?pays socialistes?. Cela illustre complètement nos limites, le drame du Parti dans cette époque. Nous n'étions pas nuls, nous avons dit et fait des choses intéressantes, mais nous n'avons pas porté jusqu'au bout ce que nous ressentions parce que nous étions étouffés par notre stratégie, c'est-à-dire par le modèle soviétique. Avec Champigny, nous avons jonglé et donné corps à l'étape dite de la ?démocratie avancée?, mais en découpant toujours en étapes, précisément, le mouvement historique. Nous allions jusqu'au bout d'une certaine prise de position, mais ce bout-là était une impasse à cause d'une stratégie pesante et d'un dogmatisme qui nous emprisonnait dans le modèle soviétique.
Entretien réalisé par JEAN-PAUL MONFERRAN
(1) Le 22 avril 1966, le Parti communiste fran?ais décidait de ne pas voter la motion de censure présentée par la SFIO contre la décision du général de Gaulle. (2) Dans ?l'Humanité? du [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] 16 février 1966, [url=http://www.ilyav.com/isabelmarant.php]isabel marant sneakers[/url] Aragon protestait contre la condamnation des deux écrivains soviétiques à ?sept et cinq ans de relégation dans un camp de travail?. (3) En juin 1968. Roland Leroy avait notamment déclaré: ?Il est tout à fait faux et extrêmement dangereux d'assimiler le gauchisme au mouvement des étudiants pour la réforme de l'Université [url=http://www.davidhabchy.com]barbour factory shop[/url] (...). Le mouvement étudiant a joué un r?le important pour favoriser [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] l'essor du mouvement général.? (4) Editions Grasset. 235 pages, 98 francs.
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